Ca chauffe !

Mes biens chers frères et soeurs, nous sommes ici réunis pour célébrer le culte de notre « sainte patronne », Maria Magdalena de Pazzi(1566-1607, canonisation 1669). Pour l’hagiographie de cette sainte florentine et carmélite, vous pouvez consulter l’URL suivante:
http://www.ocarm.org/esp/gf1-esp.htm#s7

Je vous entends bien, vous vous demandez ce qu’une sainte véritable vient faire ici, dans ce lieu de stupre et de débauche. Les raisons sont simples et multiples. Par mortification, elle demandait qu’on l’attache sur son lit et qu’on enduise son corps de cierge fondu si l’on en croit le Dictionnaire des Perversions et des Fantasmes. Cela, c’est la raison simple. Les raisons multiples, je ne ferai que les évoquer brièvement en vue d’autres débats et exposés :
· le rôle de l’organisation de la vie monastique, avec son vocabulaire de macération, discipline, offrandes... que les libertins ont transposé dans le sexe ;
· le rôle de la religion avec ses sacrifices, autels, calices... dont nos pratiques sexuelles ne sont qu’une transposition théâtralisée ;
· le côté sulfureux des grandes hérésies, celles des bogomiles et des cathares, par exemple, ou les messes noires.

Mais revenons à la raison simple qui est le sujet de cet entretien.
Osez me regarder en face et me dire que vous n’avez JAMAIS joué avec la flamme de la bougie trônant au milieu de la table d’un repas de fête. Que vous n’avez jamais repoussé la cire molle et fondante près de la flamme, quitte à vous brûler et surtout vous prendre une remontrance de votre mère parce que vous alliez tacher la nappe
(Note de Ninon, maîtresse crayon rouge de AH ! : Jean-Claude, quand les mères font la lessive, elles savent bien qu’ôter la cire fondue sur du tissu ne procure, hélas, aucun plaisir...).

La bougie fascine à plus d’un titre. Parce qu’elle éclaire un petit périmètre et laisse les ombres envahir le reste de la pièce, créant ainsi dans une subtile alchimie un lieu restreint, éclairé, rassurant et laisse une vaste place à l’obscurité, au mystère. Parce qu’elle rassure les personnes qui sont autour. Parce que aussi - et peut-être surtout - , c’est une petite dose de feu que l’on se sent capable de maîtriser à son envie. Ce feu qui depuis la nuit des temps intrigue, transforme quelque chose de solide, palpable en quelque chose d’éthéré, libre de toute contrainte. Comme le sexe et le SM transforment un corps, des accessoires en des sensations de pur plaisir. Vous trouvez que je vais trop loin ? Libre à vous, j’assume et le forum est ouvert à ceux qui ont quelque chose à dire sur le sujet. Laissez-moi cependant ajouter deux choses :
1.
qu’un des principaux attraits de la bougie pour moi quand je suis maso, c’est de sentir ces gouttes de feu sur le corps. Gouttes dont la sensation varie en fonction de l’utilisation de la bougie, allant de la « piqûre » à la traînée. D’aucuns, parmi les membres de l’association, pourront même vous dire, je pense, qu’ils ont apprécié de voir la flamme mordre mon dos en des traces profondes. Mais je leur laisse ce soin s’ils le désirent
(Note de Ninon : nous en prendrons le soin très prochainement) ;
2.
que mon principal plaisir de la bougie, en tant que sado, réside dans la vision du frémissement de la peau de mon partenaire au moment de l’impact de la cire. De jouer avec cet espoir et cette peur. Mais aussi de modifier l’aspect de mon compagnon de jeu.

Il est évident et on ne le répétera jamais assez que comme tout jeu SM, le jeu avec le feu nécessite confiance et respect des deux partenaires. Le jeu SM n’a rien à voir avec les pratiques de mortification évoquées plus haut à propos de Pazzi.

Mais revenons à des considérations plus terre-à-terre.
L’exposé comportera différents types de considérations :
1. Techniques
2.
Esthétiques
3.
Que faire si...
Considérations techniques.

D’un point de vue technique, il existe toutes sortes de bougies, en fonction de leur composition (stéarine, paraffine, cire d’abeille...), de leur forme (bougie de gâteau anniversaire, bougie d’éclairage, cierge pascal...), de leur utilisation (d’ambiance, désodorisante, chauffante...).
Nous ne nous intéresserons ici qu’à la bougie dite de ménage, faite pour éclairer en cas de panne de courant ou pour décorer une table. Les autres bougies portent l’inconvénient de contenir des adjuvants aux effets imprévisibles sur la peau.
Ces bougies sont de trois types de composition, soit de la stéarine (blanche, rarement teintée, très éclairante), soit de la paraffine (teintée à volonté dans la masse), soit mixte (la paraffine teintée est à l’extérieur, la stéarine blanche à l’intérieur).
Pour les petits pas malins, vous pouvez vous les procurer dans toutes les drogueries ou grands magasins : BHV, Carrefour... Si je puis conseiller une marque, je recommanderais Point à la ligne.

La couleur n’augmente en fait la température de la cire que de 3 ou 4 degrés, ce n’est donc pas un point très important. En revanche, la composition de la bougie joue beaucoup, les bougies à la stéarine fondent à environ 80 °C, celles à la paraffine à 60 C. En conséquence, vous êtes obligés de jouer avec des bougies à la stéarine plus loin du corps afin d’éviter une brûlure au premier degré à coup sûr, et une réputation de maître/sado peu fréquentable. Pour information, la seule partie du corps humain résistant à une chaleur de 70 °C est la langue.

La grosseur de la bougie influe aussi. Les bougies de type anniversaire, classique ou format bâtonnet d’encens à planter dans le gâteau, coulent peu, n’ayant que peu de cire à consumer. De plus, la cire est en contact direct avec la flamme, ce qui augmente fortement la chaleur. Les bougies de format cierge pascal offrent l’avantage de pouvoir utiliser une masse de cire fondue d’un seul coup, la chaleur est moindre du fait de la quantité mais la surface couverte d’un seul coup compense. Leur principal inconvénient étant le temps de recréation d’une masse de cire. Si vous êtes adepte des grosses quantités appliquées à la louche, je vous conseille plutôt un réchaud maintenant une quantité de cire appréciable à l’état liquide. La mise en état liquide est assez longue, mais le rechargement est rapide du moment que vous conservez une petite masse liquide. Vous pourrez avoir la joie de voir le regard fasciné (ou horrifié) de votre soumis obligé de regarder la préparation de son supplice...

Je ne connais, hélas, aucun moyen de reconnaître des bougies à la stéarine ou à la paraffine si cela n’est pas marqué sur le paquet : il faut les tester sur soi et savoir que les bougies de paraffine ont un toucher plus gras. Vérifiez toujours que les bougies de couleur sont teintées dans la masse. Le moyen le plus simple consiste en un coup d’ongle à la base de la bougie. Si une partie blanche apparaît, il s’agit de bougie mixte (stéarine intérieure, paraffine teintée à l’extérieur).

Hors le visage, les oreilles et la tête en général (à moins que vous n’ayez à disposition le crâne d’un skin), tout le corps est utilisable pour une application. Reste l’épineux problème des poils. A cela plusieurs solutions:

1. Votre partenaire est imberbe, vous êtes chanceux (ou malheureux si vous attendez avec impatience les joies des grimaces dues à une épilation forcée ensuite). Note de Ninon : votre partenaire est peut-être une femme, allez savoir...
2.
Votre partenaire est rasé, même remarque que le cas précédent en ajoutant que vous disposez d’un soumis prévenant voire obéissant mais pas d’un maso vicieux.
3.
Votre partenaire est poilu, la possibilité des jeux devient quasi infinie:

a. Soit vous le rasez juste avant, ce qui rend la peau plus sensible.
b.
Soit vous supportez l’odeur du cochon grillé et vous pratiquez une épilation à la flamme de la bougie. Le poil brûle jusqu'à la peau, il n’y a pas de risque, restez tout de même prudent, le feu gagne rapidement (encore plus vite que la vérole sur le bas clergé) et évitez les endroits trop « escarpés » (je pense à de mauvais souvenirs sur les couilles).
c.
Si votre partenaire a des poils courts et que vous ne supportez pas l’odeur de grillé, à vous la joie de l’épilation en retirant la cire.
d.
Si votre partenaire a des poils longs, une bonne idée pourrait être d’enduire la base des poils de cire et d’allumer ensuite, transformant ainsi chaque poil en une minuscule bougie. (Note de Maître G : Voilà un bonne idée ! J'ai justement sous la main le candidat idéal).

Renseignez-vous toujours sur la nature de la peau de votre partenaire face au soleil. Une peau de blond ou de roux réagira toujours plus vivement à la chaleur de la cire et rougira très vite, signe d’un début de brûlure. Si vous disposez d’un partenaire à la peau tannée, je vous conseille une première application afin de commencer à chauffer la peau et ouvrir les pores. Une deuxième application immédiate, après avoir retiré la première couche, n’en sera que plus sensible. Une autre suggestion de préparation consiste en une bonne séance de martinet, il va sans dire que ça ne sert à rien d’aller jusqu’au sang ou aux ecchymoses, il ne sentira plus rien.

Bien me direz-vous, c’est pas tout ça, mais comment on la retire ?

Euh....Bonne question. Tout dépend de ce que vous avez fait. Si vous avez fait un moulage ou une oeuvre d’art, allez-y doucement, il serait rageant de devoir recommencer parce qu’une partie de l’oeuvre est cassée. Si vous avez laissé vagabonder votre imagination et les gouttes, l’éventail des possibles est grand. Dans un ordre de progression je vous propose de frotter votre partenaire :

· Avec les ongles.
·
Avec un gant de crin, un gant de jardinage à picots.
·
Si vous êtes dans un bar, avec un décapsuleur.
·
Avec une spatule métallique (évitez cependant les couteaux à mastic, les dentelures arrachent la peau et vous n’avez aucune raison de casser votre jouet si vous voulez vous en resservir...).
·
Avec la lame d’un couteau (double effet Kisscool : grattage et rasage...).
·
Si votre partenaire transpire, au martinet (pas la peine de taper comme une brute).
·
Si votre partenaire est poilu et que vous aimez ses poils : une douche bien chaude en massant les endroits cirés avec la paume et un savon très gras, voire du savon noir, et les poils se désengageront de la cire facilement.

Quant à la question cruciale du nettoyage du lieu après les opérations, commencez par éviter de marcher dans la cire tombée... et puis vous êtes le(a) maître(sse) ALORS, FAITES-VOUS OBÉIR ET QU’IL (ELLE) NETTOIE !

Considérations esthétiques.

Si vous n’êtes pas un maniaque des parties génitales ou des tétons, rien ne vous empêche de transformer votre partenaire en oeuvre d’art. Pour cela je vous déconseille les bougies blanches sauf peut-être sur une peau noire ou très foncée. La bougie blanche présente cependant un inconvénient majeur à mes yeux : elle fume facilement et la cire, à l’arrivée, n’est plus blanche mais grise voire d’un aspect sale. Les bougies de composition mixte ont un autre inconvénient, la stéarine se mélange mal à la paraffine, laissant des traces blanches et éclaircissant beaucoup la teinte finale.
Donc... hors les bougies teintées dans la masse, point de salut. De plus commencez par une base de couleur foncée (noir, bordeaux, vert foncé) avant d’utiliser une couleur plus claire (bleu ciel, jaune orange). Il faut savoir que la teinte finale est toujours légèrement plus claire. Utilisez toujours une surface assez large pour vous exprimer. Votre mode d’expression est libre. J’ai pour ma part tendance à bricoler un style Pollock bicolore sur mes partenaires, d’autres des blasons stylisés.

Pour votre plaisir, celui de votre partenaire - et pourquoi pas celui des spectateurs éventuels -, ne vous contentez pas de laisser la goutte tomber bêtement. Tenez la bougie comme un crayon, ayez des mouvements fluides, rapides ou lents, proches ou non de la peau (attention à la chaleur de la cire et à la flamme) afin de varier les plaisirs et de maintenir votre partenaire en haleine.
Je joins ici quelques accessoires, parfois utiles, exposés dans des études de cas.

1er exemple Ingrédients : une bougie, des chaînes et une paire de lunettes de soudeur.
Première étape, attachez votre partenaire avec les chaînes. Allumez une bougie derrière lui. Eteignez toutes les lumières. Mettez-lui les lunettes de soudeur. Pourquoi, me direz vous ? Tout simplement parce qu’elles sont en verre fumé qui ne laisse passer que les lumières très vives. Il ne verra pratiquement pas une bougie allumée fixe. Maintenant, à vous de jouer avec la bougie. Le mouvement rapide de la bougie fait virer la flamme à une couleur bleue alors visible à travers les lunettes, juste avant que votre victime sente l’impact de la cire. Je vous laisse le soin de la préparation mentale de votre partenaire.

2e exemple Ingrédients : un gros cierge, une bougie, un cockring et un Coton-Tige (hé oui ! je pense à vous, messieurs).
Allumez le cierge et laissez la réserve de cire se constituer. Pendant ce temps, immobilisez votre partenaire de manière à avoir accès aux parties génitales. Mettez en place le cockring, afin que votre souffre-douleur bande bien et soit décalotté
(Note de Ninon : et s’il est circoncis, le bougre ?).
Trempez le coton tige dans la réserve de cire et badigeonnez le gland régulièrement de manière à le recouvrir entièrement. Deux couches peuvent être utilisées. Quand le gland est complètement pris, allumez la bougie et laissez couler goutte à goutte la cire sur la partie recouverte. Au fur et à mesure, la cire recouvre la couche précédente et, comme elle arrive en permanence, elle entretient une gangue de chaleur autour du gland. Si vous vous y preniez bien et en versant la cire près du méat, votre partenaire jouira et explosera la capote improvisée.

N’allez surtout pas croire après cela que je suis vicieux (Note de Ninon : pouf, pouf), (Note de Maître G : Mais non, voyons, nous n'oserions pas !...) mais, par expérience, putain que c’est bon (oups). Bon, je ne vais pas vous donner tous mes petits secrets...

Vous pouvez aussi avec des petits bouts de bougie et après avoir enduit une partie du dos transformer votre partenaire en bougeoir ou en gâteau d’anniversaire pour un ami. Il vous suffit alors de le redresser lentement en évitant qu’il penche la tête en arrière. Il aura le plaisir de vous voir les mains libres tout en continuant de sentir la cire couler. Un miroir peut être utile aussi afin que votre soumis(e) parfaitement servile loue vos oeuvres artistiques sur lui.

Que faire si...

Horreur, j’ai mis de la cire sur mes vêtements !!!!!
Pas de panique, vous portiez quoi ?
Du cuir ? Laissez refroidir, grattez doucement et regraissez votre cuir. Du latex ? Bon je ne vous recommande pas spécialement d’en porter pour ce genre de jeu, parce que le latex supporte mal la chaleur et se fragilise, et vous avez 90 % de chances de le brûler. Celà dit, ce matériau se traite comme le cuir sans le regraisser, bien sûr.
Des vêtements de coton ou un treillis ? Là, plusieurs solutions.
Déjà, celle de nos grands-mères : vous repassez votre vêtement à fer doux en intercalant un buvard entre le tissu et le fer. Cela fait remonter la cire dans le buvard. Cette solution est valable pour tout type de vêtement et de préférence pour de la bougie blanche. Dans le cas de bougie teintée, vous courez le risque qu’une partie des pigments imprègne le tissu, surtout si c’est votre T-shirt du blanc le plus immaculé. Ensuite, un bon lavage fera l’affaire. Autre solution, vous lavez directement le vêtement à 40 C en prenant soin de ne pas trop le froisser ni le presser en le retirant.

Cet(te) imbécile de soumis(e) avait la peau trop sensible !!! Ce bâtard de maso m’a fait pousser le jeu trop loin !!!
Eh oui ! Cela arrive dans le feu de l’action et du plaisir partagé, vous vous apercevez que la peau a fortement rougi et est très chaude. Nous sommes là au début de la brûlure et, à moins que votre partenaire ne vous y ait poussé ou que vous n’ayez pété un câble, cela n’atteindra jamais le premier degré et encore moins une brûlure plus profonde. Le moyen le plus simple est de faire baisser rapidement la température de la peau. Passez légèrement un glaçon sur la partie rougie. Outre le fait de faire baisser la température, votre partenaire du fait de la différence thermique, aura l’impression que vous continuez à l’enduire de cire, le froid étant ressenti alors comme une brûlure. Si la brûlure est légère, le glaçon aura l’avantage de freiner l’éclatement des cellules du derme et limitera la cloque. S’il y a formation de cloques et pour une brûlure au premier degré, laissez reposer votre partenaire et mettez une couche épaisse de Flammazine sans faire pénétrer avec juste un pansement occlusif dessus. Et comme je vous sais des maîtres (ses) responsables, cela doit guérir en huit jours au maximum. Si cela a été beaucoup plus loin, j’ose espérer pour vous que vous connaissez parfaitement votre partenaire et que la marque qui en résultera sera bien assumée de votre part et de la sienne... Je ne saurais trop vous conseiller, dans ce cas, d’avoir dans vos relations un médecin ou une infirmière compréhensif à défaut d’un avocat.

Cet idiot de bâtard de skin a bougé la tête pendant que je lui enduisais le dessus du crâne et la cire est tombée dans le conduit auditif !!!
Nettoyez-le, excepté les oreilles. Trouvez une excuse plausible
(Note de Ninon : « J’ai été attaqué par un premier communiant qui avait fumé du crack », ça conviendrait ?) et allez consulter un oto-rhino-laryngologiste pour qu’il lui vide le conduit auditif et vérifie qu’il n’y a pas eu d’impact sur le tympan... Et, la prochaine fois, immobilisez-le mieux (Note de Maître G : Avec un étau, çà peut aller ?).

Voilà, mes bien chers frères et soeurs, espérant que vous avez pris autant de plaisir à lire ces quelques points que j’en ai pris à les écrire, il ne vous reste plus qu’à passer aux travaux pratiques.

Chaleureusement vôtre,

Jean-Claude

P. S. : Je remercie Ninon, pour la correction orthographique (seulement heureusement) et ses commentaires qui, comme elle, sont pince sans rire...

Lui écrire !

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