La Citadelle.

C’était un lieu étrange, magnifique et mystérieux, tentant et dangereux. Un lieu désolé, inhospitalier, plein de chausses trappes et pourtant plein de vie.
Une plaine parfois aride, parfois marécageuse, pleine de sables mouvants avec parfois un jardin merveilleux apparaissant ça et là. Au milieu de cet ensemble sur une bute s’élevait la citadelle.
De toute éternité, l’Esprit habitait le lieu, son territoire était à son image. Si d’aventure un voyageur cherchait des renseignements sur lui, personne n’était d’accord. Certains le décrivait comme fascinant, d’autres comme dangereux. On le soupçonnait d’entretenir des relations mystérieuses avec les Forces. Certains l’accusaient d’avoir perdu ceux qui avaient osé tenter de l’approcher, d’autres lui vouaient une dévotion car il avait accepter de leur enseigner son savoir et ils le gardaient jalousement, refusant de parler.
On racontait qu’il fut un temps où l’on pouvait aller le voir, lui parler. Que l’endroit à cette époque était idyllique et merveilleux de promesses et d’espoir de devenir. Un jour était apparu la première citadelle et que depuis ce temps plus personne ne pouvait le voir. Qu’il s’y était enfermé ne laissant plus aucune porte ou fenêtre accessible. Que depuis ce temps il régnait une atmosphère étrange autour de lui.
Souvent les gens que l’on interrogeaient, hochaient gravement la tête et disaient que le doigt de Dieu, dans sa justice divine, avait détruit partiellement plusieurs fois la citadelle, mais qu’a chaque fois, l’Esprit l’avait rebâti toujours plus inaccessible, détruisant petit à petit le territoire alentour comme s’il cherchait à affirmer de plus en plus sa fierté, son pouvoir et se protéger. Tout le monde le plaignait et le craignait lui et ce lieu de folie.
Et puis alors que tout le monde avait fini par s’habituer à cette verrue dans le paysage. Sans prévenir, un nuit calme comme tant d’autres, la citadelle fut de nouveau frappée. D’aucuns prétendent avoir entendu un hurlement douloureux d’une puissance terrifiante. Au matin, ils ne virent que ruines dans la brume et ressentirent une immense tristesse en émaner. On raconte que l’on senti passer l’Esprit comme un vent de folie et de douleur à la recherche d’une destruction finale, qu’Il avait errer des semaines durant, allant et revenant. On raconte aussi qu’a peu de temps de là on senti un autre Esprit, qu’il avait trouvé un chemin inconnu de tous, qu’Il avait finit par calmer la douleur de l’Esprit blessé et réussi à l’apprivoiser. Que la douleur émanant du lieu s’était atténuée petit à petit.. A cette époque, les jeunes du village, attirés par un espoir de trésor enfoui dans le lieu ont essayé d’accéder au ruines de la citadelle. Peu y sont arrivés et encore moins en sont revenus. Leurs témoignages racontaient qu’au moments ou ils pensaient disparaître à jamais, l’Esprit leur était apparu sous la forme d’un de ses chiens de sauvetage, les réconfortant, leur donnant la force de continuer et montrant le chemin pour accéder au ruines. Qu’une fois arrivé à leur but, il restait la grattant les ruines, tentant de déplacer les pierres de la citadelle d’un regard implorant une aide. Mais ils n’étaient pas venu pour cela, ils prenaient ce qu’il pouvaient et repartaient. L’incarnation animale les laissait repartir, les laissant se débrouiller avec le poids de leur butin pour faire le chemin de retour et éviter les pièges du voyage. La plus part avaient du abandonner leur butin en cour de route et refusaient d’en parler. Seul un ou deux réussirent à ramener leur butin et disparurent de la contrée. Durant tout ce temps l’Esprit incarné continua d’errer, de sauver malgré lui, revenant cherche refuge dans les ruine ou venait, par un moyen inconnu de lui, l’Esprit ami pour le réconforter. Jusqu’au jour où débarqua dans la contrée un inconnu. Il n’interrogea pas, ne chercha pas, mais fut attiré par le lieu et décida de l’explorer. L’esprit incarné vint comme à son habitude, mais ils s’avéra que l’inconnu n’avait pas vraiment besoin de son aide, juste du réconfort de sa présence. Il l’accompagna aux ruines, recommençant son manège. L’inconnu le regarda faire, ne dit rien, puis décida de rester là et aida l’Esprit incarne dans son travail sur les ruines. Il finit par mettre à nu les fondations de la citadelle. Durant ce temps l’Esprit ami continuait de venir, communiquait avec lui, répondant parfois à ses questions de manière claire ou sibylline. L’inconnu observait avec un œil amusé l’Esprit incarné qui continuait son travail de tentative de sauvetage, essayant de lui faire comprendre que tout le monde ne pouvait être sauvé. Quand les fondations furent mise à nu, il découvrit avec surprise qu’une partie de l’Esprit incarné gisait là, toujours présente, apeurée, désirant reconstruire sa citadelle mais ne trouvant plus les matériaux pour le faire, observant depuis longtemps son comportement, cherchant à communiquer avec lui, y arrivant parfois à de trop rares occasions. Une communication s’établit. Ce qui restait de l’Esprit compris qu’à l’instar de l’Esprit ami qui venait le visiter, cet inconnu était l’incarnation d’un autre Esprit, que tous les deux avaient leurs propres citadelles apparemment inaccessible. Il comprit qu’il pouvait enfin reconstruire sa propre citadelle mais que pour ce faire, il devait reprendre une part des forces mises dans son incarnation, lui assigner un nouveau rôle plus restreint. Il hésita un moment sur la manière de reconstruire, se demandant s’il devait laisse des accès visibles à la citadelle, reconstruire tout le système de défense. Mais il se rendit compte que le plan original inaccessible était le seul viable, que de toute manière l’Esprit ami aurait plusieurs moyens de venir le voir, les passages invisibles existeraient toujours, qu’ils étaient les seuls vrais ponts de communication. Il senti que ces ponts se construiraient avec l’Esprit dont l’incarnation était cet inconnu mais que pour le moment, il devait prendre le risque de l’incommunication et le risque de la perte. Cependant il savait qu’il n’y aurait pas perte. Il entreprit donc la reconstruction, sans prévenir. L’incarnation de l’inconnu vit le début de la reconstruction, vit qu’il n’avait pas l’accès à la nouvelle citadelle, se senti désemparé, frustré, ne comprenant pas pourquoi les ponts de communication n’apparaissaient pas. Il avait mis beaucoup d’espoir dans l’apparition de ces ponts. C’est à se moment que l’incarnation animale de l’Esprit se dédoubla. Une resta à monter la garde et à surveiller ce lieu étrange et maléfique, aidant parfois les voyageurs imprudents. Quant à l’autre incarnation, elle entraîna l’inconnu. Ils partirent ensemble à la recherche de la citadelle en partie perdu de l’incarnation de l’inconnu et établir les passages secrets et invisibles connus d’eux seul. Quant à l’Esprit, il chercha pendant la reconstruction s’il existait une incarnation de l’Esprit ami qui continuait de le visiter et qu’il allait voir de temps en temps. Il chercha observant son territoire et finit par trouver un rosier incarna qui grimpait le long de sa citadelle.

©JC

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