L'enlèvement
Dans l'ancien
droit, le rapt, auquel correspond le terme moderne d'enlèvement, était
assimimé au viol. Il était souvent commis dans le but d'épouser
la victime ou abuser d'elle. Cette stratégie matrimoniale ne fonctionnais
pas toujours : ainsi, Antoine Mazouer, en 1666, avait enlevé le fis de
son patron afin de le sodomiser. Il fut condamné à être
brûlé vif. Quand au jeune homme, après avoir subi les "derniers
outrages", il fut condamné qu'à être pendu et étranglé...
Aujourd'hui, l'enlèvement suivi d'un viol, puis d'une "remise en
liberté" spontanée est constitutif de la seule infraction
de viol et non d'enlèvement. Ce, bien évidemment, à condition
que la victime soit relâchée après le viol !
L'enlèvement est toujours réprimé par le Nouveau Code pénal,
et même très sévèrement quand la victime est un mineur
de quinze ans. Mais, de nos jours, les rares cas portés devant les tribunaux
n'ont presque jamais le sexe comme mobile. Il est cependant
à noter, à propos des serial killers, que, dans les cas où
l'enlèvement est suivi de la mort, ou accompagné de tortures,
la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité.
Enfin, l'affaire des "disparues d'Auxerre" a vu resurgir la notion
d'enlèvement. La plupart des meurtres et des viols sont prescrits et
leur auteur présumé devrait donc être en liberté.
Cependant, la justice a choisi de la placer en détention provisoire,
en utilisant la qualification d'enlèvement, au motif que des corps n'ont
jamais été retrouvés ...
© Ce texte a été tirer du livre Le Sexe et la loi, d'Emmanuel Pierrat, Edition La Musardine.
(Copyright ExtrêmeSM)
Retour au menu !